Des revêtements anti-eau pour l’industrie de demain
Publié par MATEX, le 27 octobre 2025 130
Dans le cadre du programme ARD MATEX, des chercheurs de l’ICMN et du GREMI, laboratoires de l’université d’Orléans, en partenariat avec la société eurélienne Kemica Coatings, ont développé des revêtements superhydrophobes aux applications multiples : énergie, transport, bâtiment… Une innovation à fort potentiel, en phase de transfert industriel.
Réaliser des revêtements superhydrophobes, résistants à l’eau, aux propriétés d’antisalissure, autonettoyantes, d’antigivre ou encore d’anti-encrassement, c’est le défi que se sont lancés les chercheurs de l’ICMN et du GREMI, laboratoires de l’université d’Orléans. En partenariat avec le fabricant de résines polyuréthane sans solvant et de peintures pour les secteurs de l’agro-industrie et du génie civil, Kemica Coatings, basé à Mignières (28), ils mènent le projet Carbone 3, dit « projet Kemica », dans le cadre du programme ARD MATEX (Ambition Recherche et Développement Multi MATériaux).
« Au sein de l’ICMN, nous nous intéressons particulièrement aux surfaces des matériaux. L’application visée dans ce projet est le développement de nouveaux revêtements superhydrophobes à base de résines polyuréthane sans solvant. Nous travaillons sur la nanostructuration intrinsèque du matériau en y intégrant des composants », détaille Christophe Sinturel, professeur à l’université d’Orléans, laboratoire ICNM. De son côté, l’équipe de Johannes Berndt, chercheur au GREMI, s’attèle à l’utilisation du plasma « pour modifier les caractéristiques des surfaces et ainsi améliorer l’hydrophobicité ». Deux approches complémentaires, conformes aux exigences environnementales et à l’engagement de Kemica Coatings.
Démarré en 2022, le projet aboutira en cette fin d’année. II a permis l’embauche de deux personnes dans chacun des laboratoires. Les recherches ont déjà donné lieu à 4 publications scientifiques, des conférences et des participations à des congrès. Un succès dont les chercheurs se félicitent : « Dans nos laboratoires, nous veillons à développer aussi des connaissances fondamentales et générales pour pouvoir ensuite les appliquer à d'autres types de résine, pour d’autres applications. La force de notre collaboration réside dans la possibilité de répondre de manière spécifique et ciblée aux attentes de notre partenaire industriel, tout en développant des connaissances scientifiques générales qui serviront au plus grand nombre. » En effet, ces revêtements, au-delà du projet, trouvent un intérêt dans diverses applications, qu’il s’agisse du secteur du transport (automobile, aéronautique, maritime), de l’énergie (éolien, panneaux photovoltaïques), du textile ou encore du bâtiment.
Désormais, le projet est en phase de valorisation des résultats avec le partenaire industriel. « Nous réalisons des essais à plus grande échelle afin d’éprouver nos nouvelles formulations dans différents usages, conclut Christophe Sinturel. Reste à passer l’étape de l'industrialisation des processus de sorte que Kemica Coatings puisse proposer un nouveau produit. »
