Conférence

Connaissances scientifiques et croyances

Science, démocratie et transhumanisme
 


Au Muséum d’Orléans pour la Biodiversité et l’Environnement (MOBE)

Entrée libre (dans la limite des places disponibles et dans le respect des mesures sanitaires gouvernementales en vigueur)
 
Le transhumanisme est un courant idéologique qui promeut la modification de l'être humain par la technologie.

Il s'appuie sur les produits de l'activité techno-scientifique pour porter un discours sur le futur de l'humanité : allongement indéfini de la durée de vie en bonne santé, exponentiation des capacités cognitives par hybridation avec l'intelligence artificielle, "super-abondance" de l'énergie, des ressources et des biens matériels, etc.

Pour autant, les thuriféraires de ce mouvement, du moins ceux qui adhèrent officiellement aux associations transhumanistes, telles Humanity+ aux Etats-Unis d'Amérique ou l'AFT Technoprog! en France, ne sont pas eux-mêmes, à quelques rares exceptions près, des scientifiques ou des ingénieurs en activité dans des institutions académiques.

A ce titre, le courant transhumaniste opère donc une récupération des résultats de la recherche pour nourrir un discours idéologique et socio-politique. Dans le même temps, en dehors des associations transhumanistes, on observe la présence de thématiques transhumanistes dans les discours de certains dirigeants d'acteurs techno-industriels de premiers plan (Google, Tesla, PayPal, etc.) dont on se demandera si leur adhésion à la rhétorique transhumaniste ne vaut que dans la mesure où elle sert leurs intérêts entrepreneuriaux.

Plus fondamentalement, si le transhumanisme se veut être un mouvement de libération de l'être humain en l'extrayant de sa finitude biologique, nous interrogerons sa dimension normative comme conséquence d'une vision du monde centrée sur l'individu, médiée par la technologie et qui porte en elle le ferment d'une anti-démocratie.

Conférencier :  Edouard Kleinpeter est ingénieur de recherche au CNRS.
Physicien de formation, il a ensuite suivi un cursus de philosophie des sciences avant d'intégrer le CNRS en 2009. Il y a travaillé aux côtés du philosophe Jean-Michel Besnier sur la thématique de l'augmentation humaine et, en particulier, du transhumanisme, des discours qui lui sont attachés et des problématiques qu'ils soulèvent. Il a dirigé en 2013 l'ouvrage "L'Humain augmenté" (CNRS Editions) sur ce sujet.
Depuis 2017, il est ingénieur informaticien au laboratoire Bordeaux Science Économique. Il poursuit ses travaux sur le transhumanisme à l'interface entre philosophie, informatique et économie.