Conférence

Conférence des mardis de la Science à Tours - Maladies d’Alzheimer, de Parkinson, de Charcot : quels défis ? Quels espoirs ?

Les maladies d’Alzheimer, de Parkinson et de Charcot (ou sclérose latérale amyotrophique) sont des maladies neurodégénératives, c’est-à-dire des maladies caractérisées par une mort prématurée des neurones. On définit ces maladies selon le type de neurone qui meurt, et selon certains marqueurs cellulaires. Dans la maladie d’Alzheimer, ce sont les neurones de la mémoire et de la cognition qui sont atteints. Dans la maladie de Parkinson, les neurones atteints sont ceux utilisant la dopamine pour réguler les mouvements. Dans la sclérose latérale amyotrophique, ce sont les neurones moteurs du cerveau et de la moelle qui dégénèrent. Actuellement, il n’existe aucun traitement des causes de ces maladies, on ne peut qu’améliorer l’état clinique des patients pendant un certain temps, sans arrêter l’évolution inéluctable de la maladie. Au cours des 30 dernières années, des progrès considérables ont été obtenus dans la compréhension des causes et des mécanismes impliqués dans ces maladies, en particulier grâce à la génétique. Malheureusement, les causes génétiques n’expliquent qu’une fraction de ces maladies. Le facteur de risque le plus important de ces pathologies étant l’âge, de nombreuses recherches sont focalisées sur les mécanismes du vieillissement normal et pathologique. Un des thèmes centraux du vieillissement est l’accumulation au cours du temps de molécules issues de la dégradation des cellules. Pourquoi cette dégradation devient toxique et comment y remédier sont les grands défis à lever. Un autre défi est le dépistage précoce des personnes à risque, car si l’on entrevoit des solutions thérapeutiques à moyen terme, une des conditions de succès sera une intervention la plus précoce possible. La recherche de molécules thérapeutiques suit deux stratégies complémentaires : le criblage de grandes banques de molécules au hasard, à la recherche de LA molécule qui permettrait de réduire la mort neuronale, ou la dissection patiente des mécanismes de cette mort par des approches de biologie fondamentale, cette stratégie est longue et difficile et nécessite le développement de nouvelles connaissances en neurosciences. Si mieux comprendre ces pathologies est réellement à notre portée à court et moyen terme, des approches originales et atypiques seront nécessaires pour avancer plus vite sur le plan thérapeutique.

Une conférence par christian ANDRES, Professeur au Laboratoire de Biochimie et Biologie Moléculaire au CHRU de Tours, à l’unité Inserm U1253 Imagerie et Cerveau à l'Université de Tours